BESOIN DES AUTRES



mes chers guides, parlez moi du besoin des autres

Nous avons parlé déjà longuement de la solitude.
Le sentiment d'être seul est quelque chose encore de différent.
Tu le sais déjà, nous sommes seul face à la responsabilité de notre vie, face à nos choix et face à nos désirs.
Le désir est un moteur extraordinaire, il nous procure de l'énergie, de l'entrain, de l'allant.
Le désir amoureux est encore plus puissant. Il est à la fois ce qui nous rapproche de nous même et ce qui nous éloigne de nous même.
Le besoin d'amour est inhérent à l'être humain, dès notre naissance, le besoin d'amour est vital. sans amour, le nouveau né meurt rapidement. Il ne peut survivre sans attention, sans soin, sans un minimum d'amour.
Bien sur l'amour des parents pour leur enfant est à la fois primaire, instinctif et imparfait.
Les parents font des "erreurs", ils se trompent sur les besoins de leur enfant, ils ne donnent que ce qu'ils ont à donner, et parfois c'est très peu.
Mais le bébé prend ce qu'il peut, capte tout ce qui est possible pour lui, parfois des miettes.
L'attention qu'on lui porte va lui permettre de grandir.
Tu vois déjà qu'on peut faire une distinction entre attention et amour.
L'amour véritable est impossible pour l'humain, l'amour complet inconditionnel même dans une situation aussi intense que dans la relation avec un bébé est inaccessible.
Par contre , l'humain est capable d'attention, d'écoute. Il essaie de repérer les besoins, de répondre aux signaux du bébé parfois avec générosité, calme, douceur, et parfois au contraire avec stress, méfiance, et incompréhension.
Donc la première nourriture du nouveau né est l'attention. celle ci n'est pas toujours chargé de l'amour tel que l'on se l'imagine, mais cela suffit pour l'enfant.
Il a besoin de regards et à travers ces regards, il existe.
En grandissant et une fois adulte, nous recherchons toujours de l'amour, mais en vérité ce que nous recherchons d'abord c'est de l'attention. Ainsi nous existons à travers le regard de l'autre, nous pouvons avoir un pâle reflet de notre existence.
Et en fonction des êtres que nous croisons, ce reflet est plus ou moins déformé.
Là encore beaucoup de choses se jouent pendant l'enfance, le reflet déformé que nous renvoie nos parents va forger l'image que nous avons de nous même.
Très tôt nous allons penser que nous sommes de bonnes ou de mauvaises personnes, que nous sommes courageux ou froussards, que nous sommes sensibles ou durs etc…
Et ainsi nous arrivons à l'âge adulte avec une conception de nous même, au travers des différents regards, appuyés par les différentes expérience que nous offrent la vie.
Parfois la vie nous fait vivre le contraire de ce que nous pensons de nous. On se rend compte qu'on est plus (ou moins ) courageux que ce que l'on pensait.
Arrivés à l'âge adulte, les croyances forgées sur nous même viennent se frotter à l'expérience, au réel.
Nous avons donc besoin des autres pour arriver à découvrir qui nous sommes vraiment. Les autres, le plus souvent de façon involontaire, vont nous renvoyer, nous refléter qui nous sommes vraiment.
Nous leur reprochons souvent de nous "faire vivre" des choses, mais ce que nous vivons n'est en fait que le reflet de ce que nous sommes profondément.

Nous sommes profondément conditionné pour penser que nous avons besoin des autres pour être heureux, que nous avons besoin de l'amour des autres.
Mais c'est une illusion, nous avons besoin des autres pour nous connaitre nous même.
Le bonheur d'être avec les autres n'est pas le but, il est le cadeau offert par la vie, il est le moteur qui fait que l'on continue à rester en relation.
Les émotions que nous procurent les autres, les sensations sont une sorte de bonus.
Mais avant tout nous avons besoin des autres pour évoluer.
C'est grâce à eux que nous avançons au plus vite.
Prendre conscience de cela permet d'alléger les relations. Celle ci ne sont plus là pour combler nos manques, nos vides intérieurs, elles sont juste là pour les refléter et nous indiquer là ou nous en sommes.
Quand cette conscience est faite , nous allégeons les autres de nos attentes, nous savons profondément que personne n'est là pour réparer nos blessures, nos failles.
Et nous devenons plus responsables de nous même, de nos vies, de nos choix.
Si nous faisons cette démarche, alors nous ne pouvons plus accuser les autres de quoi que ce soit et un autre type de relation peut s'instaurer.
Celui d'une véritable solidarité, d'un partage simple , d'un soutien mutuel face aux aléas de l'existence.
Nombreuses sont les embuches qui nous attendent en tant qu'être humain, nombreuses les expériences.
En se sentant simplement reliés en tant qu'être voguant sur le même navire mais avec chacun des expériences différentes, la relation devient davantage qualitative. La relation s'affine, devient plus subtile plus délicate et au final à la fois plus légère et plus profonde.