LA PEUR

mes chers guides,
parlez moi de la peur

la peur fait partie de la palette d'émotions mise à votre disposition,
les principales souvent citées étant joie, colère tristesse et peur.
celle ci est donc tout à fait importante, elle a sa place et son utilité.
on confond souvent peur et frayeur. la frayeur paralyse tétanise, empêche de penser de réagir.
la peur est là pour nous signaler un danger, elle est donc non seulement utile mais indispensable, elle peut sauver notre vie.

le problème ( eh oui il y a toujours un prob!ème, c'est la condition humaine qui le veut)c'est quand la peur est détachée du réel.
quand la peur est basée sur le passé avec la peur que le passé se reproduise; ou basée sur le futur, avec la peur qu'un évènement non présent se produise.
et c'est là que les choses dérapent; c'est là que se crée un engrenage qui vous empêche de prendre de bonnes décisions, qui vous empêche surtout de vivre pleinement le présent.
tant que la peur guide ses pensées , ses choix, l'humain s'égare et se perd.

la peur a sa juste place, elle est un signal, elle permet de savoir par exemple à qui on a affaire. il est primordial de ne pas faire confiance à tout le monde , et en cela nos émotions, nos sensations corporelles nous donnent des indices précieux sur les signaux invisibles émis par les gens à qui nous avons affaire.

mais quand celle ci s'installe de façon durable alors, nos choix sont troublés, perturbés et la peur peut céder à la panique. celle ci nous fait perdre le contrôle, brouille nos pistes intérieurs.
a contrario, une éducation trop rigide, avec notamment l'apprentissage d'une politesse excessive et le désir de faire plaisir à d'autres peut faire que l'on ne va pas écouter notre peur intérieure qui nous indique de dire non, de fuir, ou de refuser le contact.

il y a donc un équilibre à trouver entre la panique qui nous fait perdre nos moyens et l'absence d'écoute de cette peur intérieure, ce qui peut nous mettre en danger.

la lutte contre la peur n'est donc pas un chemin juste.
la peur est ce signal que l'on doit pouvoir entendre , écouter, et garder à sa juste place.
n'ayons pas peur de la peur, elle est formidablement utile et nécessaire.
notre société met trop en avant le courage, réduisant la peur à quelque chose d'humiliant qu'on ne devrait pas ressentir.
nous sommes sans cesse solliciter pour surmonter nos peurs, nous dépasser.
qu'en est il?
cette pression est bien souvent d'origine extérieure. qui d'autre que nous même pouvons connaitre nos limites.
il y a un mince fil entre le besoin d'encouragement que l'on a pour surmonter des peurs et le respect de celles ci car au delà il y a un risque réel.

nous en revenons donc au problème du réel. toute la difficulté de la peur est dans ce rapport au réel.
sans compter que cette perception du réel est variable en fonction de notre état intérieur et de circonstances extérieures.
il y a des jours où l'on va pouvoir franchir ses peurs, les surmonter, et d'autres où cela est complètement impossible.

et donc de la peur nous passons à la question du rapport à la réalité.
tant que l'on reste figé dans une vision stagnante des choses, tant que l'on n'est pas rentré dans ce mouvement incessant du monde, alors c'est là qu'on a les plus grands risques de commettre des erreurs. par erreurs j'ai envie de dire des choix qui vont nous détourner momentanément de la direction de notre âme;
car l'être humain est ainsi fait qu'il a peur du changement, il préfère rester dans une situation connue même inconfortable que d'aller que vers le nouveau.
la peur du changement, du nouveau, est une entrave à l'évolution quand elle dicte nos choix.
bien souvent, cette peur est totalement inconsciente. nous reproduisons ce que nous connaissons déjà, le même type de relation, ce qui entraine le même type de situation et ce qui entraine le même type de réaction. et même si nous en souffrons, nous sommes en terrain connu, nous sommes rassurés et confortés dans notre vision du monde qui reste inchangée.
la vie est d'une richesse tellement vertigineuse que nous nous accrochons désespérément comme à des bouées de sauvetage à tout ce que nous connaissons.
il n'est pas simple de lâcher la bouée et de nager vers de nouveaux rivages et d'explorer des terres inconnues.
c'est donc l'attachement à notre passé, à nos conditionnement, à tout ce que nous connaissons qui nous entrave le plus. la peur de perdre ce que nous avons, la peur de perdre ce que nous savons.
quand nous réalisons que n'avons rien, que nous ne savons rien, que la réalité est infiniment plus riche que l'imagination, qu'elle dépasse de loin tout ce dont nous en avons idée, alors nous pouvons commencer par contacter notre curiosité, notre désir de découvrir des choses nouvelles, et tranquillement apprivoiser notre peur, en la gardant à sa juste place pour nous informer sur les dangers éventuels.
chacun à notre rythme, chacun à notre manière, dans la richesse de la diversité de tout ce qui nous compose.
voilà pour un aspect de la peur.
bonne journée



Publié le 22 mai 2017